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samedi 6 février 2016 à 05:48

La fluorine au cœur des débats à Autun

Des échanges intéressés et parfois animés avec la salle



 

Ce vendredi soir, l’auditorium de l’évêché d’Autun accueillait une réunion d’informations concernant le projet d’une mine de fluorine sur le plateau d’Antully. Cette réunion était organisée par un groupement d’associations comprenant : Autun Morvan Ecologie, Creusot Montceau Terreco, Les Amis du Mesvrin / AAPPMA, Collectif Planoise sans mine et la CAPEN 71.

 

 

 

La réunion a rassemblé près de 75 personnes, parmi lesquelles plusieurs élus : Philippe Baumel, Pierre-Etienne Graffard représentant David Marti le président de la CUCM absent et les représentants de plusieurs communes avoisinant le projet de mine.

 

 

Madame Lucienne Haese, Vice-présidente de l’association Autun Morvan Écologie a introduit la soirée en présentant l’association, laquelle est agréée et reconnue sur la région. Celle-ci comprend plusieurs centaines d’adhérents et adhère également à la CAPEN 71.

 

 

Puis ce sont les autres associations qui se sont présentées : Creusot Montceau Terreco, association environnementale située sur la CUCM, Les Amis du Mesvrin / AAPPMA, association de pêcheurs, le Collectif Planoise sans mine, association de riverains du site.

 

 

Une présentation en sept points

 

 

La réunion d’informations était, comme la précédente s’étant tenue au Creusot, très structurée afin d’apporter de plus d’informations aux personnes présentes.

 

 

Ce sont ainsi des membres de chaque association du groupement qui se sont exprimés sur des enjeux précis liés au projet de mine.

Patrice Notteghem, pour l’association Creusot Montceau Terreco, s’est intéressé aux caractéristiques géologiques du site et à son adéquation avec le projet industriel de la mine de fluorine. Il a ainsi rappelé les nombreux usages industriels du minerai et a rappelé la localisation connue depuis très longtemps de celui-ci sur le plateau d’Antully.

 

 

On a pu retenir que le gisement exploitable comprend 4 mètres d’épaisseur, recouverts par une couche à retirer avant de pouvoir l’atteindre.

Topographie et hydrologie ont également été abordées succinctement. Sources à l’appui (Géorisques), l’adhérent de Creusot Montceau Terreco a indiqué la sensibilité forte au niveau hydrologique de la zone du projet.

 

 

Puis de citer l’entreprise : « Ce qui dit l’entreprise en mai 2015, c’est qu’il y a une couche intéressante de 4 mètres. Pour l’atteindre, il faut décaper c qui n’est pas exploitable. Le minerai sera déplacé jusqu’à l’usine de broyage et de lavage. Ils utiliseront des techniques d’enrichissement du minerai avec des produits chimiques dangereux. ».

 

 

Les chiffres donnés par l’entreprise Garrot Chaillac, susceptible d’ouvrir cette mine de fluorine, traitent d’un volume de 400000 tonnes de matériaux extraits chaque année sur lesquels seuls 70000 tonnes de fluorine devraient pouvoir être exploités. Le reste ne serait ni plus ni moins que des déchets, que les industriels nomment stériles et qui seraient replacés dans le trou de la carrière, une fois la fluorine extraite.

 

 

Ce sont ensuite les trajets entre l’usine et le lieu d’extraction qui ont été traités, suivis de la question de la consommation d’eau par l’usine, une consommation d’eau similaire à celle d’une ville comme Montchanin.

 

 

Dans son exposé, Patrice Notteghem a rappelé que la ville d’Antully n’appartenait pas à la CUCM. Toutefois, les réservoirs d’eau présents sont la propriété de la CUCM. Du fait de l’absence de nappes phréatiques exploitables sur la CUCM, nos ressources en eau exploitables se limitent à des ressources de surface. Et le plateau d’Antully constitue à ce titre un véritable « château d’eau » pour Le Creusot et Autun.

 

 

Mais il semblerait bien que ces réservoirs soient vulnérables, raison pour laquelle le Martinet, le Haut-Rançon et les prises d’eau font l’objet de périmètres de protection. La Sorme a été aussi présentée comme vulnérable, surtout en été avec le développement possible d’algues qui pourraient bien causer un jour une fermeture de ses robinets.

 

 

Des risques de pollution du Haut-Rançon

 

 

Les pollutions non volontaires induites par l’exploitation de la mine de fluorine sont présentées comme irréversible pendant et au-delà de l’exploitation. Fuites de carburants, de produits chimiques, instabilités des stériles en seraient à l’origine.

 

 

Aussi le groupement d’associations souhaite tendre vers une sanctuarisation des réservoirs.

 

 

Christian Roux, de l’association des Amis du Mesvrin, a poursuivi l’exposé sur les menaces pour les milieux aquatiques : risque pour le Rançon classé en très bon état écologique, risque pour des espèces protégées par arrêté ministériel, risque pour l’autunois.

 

 

Ce sont ensuite les menaces pour l’élevage qui ont été présentées à travers les risques sanitaires vétérinaires et la menace économique pour les éleveurs.

 

 

Lucienne Haese a ensuite développé les enjeux de l’exploitation d’une mine de fluorine sur la biodiversité de la forêt, rappelant au passage toute la richesse du massif de la Planoise.

 

 

Et d’ajouter : « L’exploitation de cette mine est en contre-indication avec le développement du tourisme ».

 

 

La poussière dégagée par l’exploitation de la mine est aussi source d’inquiétude que ce soit pour la biodiversité, mais aussi pour les riverains comme l’expliquait Michelle Heras Frankling du Collectif Planoise Sans Mine. Pour elle, la mine apporte une dévaluation des biens immobiliers, des explosions, la circulation des camions et des poussières qui ne pourront pas être contrôlées par l’exploitant. Elle a exprimé aussi sa déception du manque de dialogue et d’implication de nombreux élus.

 

 

« On n’a pas envie d’être une population échantillon pour une étude sur l’ouverture d’un nouveau chantier de mine. » a-t-elle déclaré.

 

 

Puis poursuivant : « On aurait aimer être intégrés dans la discussion du projet. A aucun moment, nous n’avons pris part à la construction de ce dossier ».

 

 

C’est ensuite Philippe Perrin, membre de AME et Directeur de l’Institut de Formation en Santé Environnementale, qui a poursuivi l’exposé par les menaces pour la santé.

 

 

Il a ainsi dépeint les risques durant l’exploitation et après l’exploitation : poussières, pollution de l’air, pollution de l’eau par le fluor, l’arsenic et le plomb et les conséquences pour les organismes vivants.

 

 

Les associations ont conclu leur présentation par l’expression de leur opposition au projet :

 

 

« Il ne s’agit pas d’une hostilité de principe à un projet de mine, mais d’une position fondée, notamment, sur le contexte spécifique du site et sur la vulnérabilité de la ressource en eau potable » ont-ils expliqué.

 

 

Des échanges intéressés et parfois animés avec la salle

 

 

La soirée s’est poursuivie par les questions et les remarques de la salle. Pierre-Etienne Graffard a rappelé l’opposition de la Ville du Creusot et de la CUCM au projet. Philippe Baumel a déclaré pour sa part : « Personne ne doit faire courir le moindre danger à l’eau. Ce principe de sécurité doit s’imposer à tous ».

 

 

Plusieurs personnes présentes auraient souhaité connaître les positions de leurs élus. Plusieurs d’entre eux étaient tout simplement absents.

Au cours des échanges, la responsabilité du Préfet a été rappelé dans ce dossier, puisque c’est lui qui tranchera la question de l’ouverture de la mine.

Une question a aussi porté sur les suites du prélèvement de 40 tonnes de minerai, lequel avait été réalisé les 16 et 17 septembre dernier. Pour les membres du groupement d’associations présents ces jours-là : « il leur a semblé se situer dans le périmètre de protection rapproché ». Or aucun travaux n’est autorisé dans ce périmètre. Après avoir demandé des explications à la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement, des doutes persistent.

 

 

Les échanges se sont poursuivis entre non spécialistes et même avec des spécialistes, un ingénieur des mines en retraite était notamment présent. La question de l’emploi a aussi été soulevée sans pouvoir apporter la moindre garantie sur la quantité d’emplois pouvant être créés par une telle entreprise.

 

 

Après plus de deux heures d’échanges, la soirée s’est achevée autour d’un verre de l’amitié.

 

 

Le groupement d’associations a d’ores et déjà annoncé qu’il poursuivrait ses réunions d’informations, la prochaine devant se tenir à Broyes dans la vallée du Mesvrin.

 

 

Émilie Mondoloni

 

 

 

 

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